LA FIÈVRE FAMILIALE DU SHARPEI
Par Linda J. M. TINTLE DVM (article de 2011)
Le gène codant pour la HAS2 est surexprimé chez le Shar-Peï. Ce gène muté se retrouve sur le chromosome 13 en un certain nombre de copies, nombre différent chez chaque individu (plus il y en a moins c’est bon). Tous les Shar-Peï en ont au moins deux . et peuvent le transmettre à leurs descendants même croisés. Plus il y a de copies plis le risque de Fièvre Familiale du Shar-Peï (FSF) et d’amyloïdose augmente.
Le hyalurinane de fort poids moléculaire est bénéfique pour la santé du chien, elle peut provoquer des vésicules ou des bulles dans les peaux fragilisées.
La FSF est un syndrome de fièvres périodiques auto-inflammatoire dû à la mutation Meatmouth (museau très important, beaucoup de plis très marqués, peau épaisse). C’est une réaction excessive à une infection ou une lésion mais aussi potentiellement à la dégradation de l’AH lors de son renouvellement.
Symptômes :
– fièvres d’origine inexpliquée (>39.4°C)
– avant 18 mois, parfois adulte. La fréquence diminue avec l’âge.
– En général durée de 24 à 36h
– Gonflement d’1 ou plusieurs articulations (généralement jarret)
– Parfois museau gonflé et douloureux
– Parfois, abdo douloureux, dos voussé, vomissements et diarrhées respiration superficielle (chien comme bloqué).
– Souvent neutrophilie (parfois neutropénie) et monocytose, hyperglobulinémie
– PAL, cholestérol augmentés, hypomagnésémie
Les chiens atteints peuvent vivre plus de 10 ans. Le nombre et la fréquence des crises ne sont pas pronostic (risque d’amyloïdose rénale voire hépatique).
Le diagnostic est un diagnostic d’exclusion des fièvres. Diagnostic génétique pas encore trouvé (Antagène).
La thérapie doit être commencé le plus tôt possible.
– Colchicine (0.025 à 0.03 mg/kg, 2 x/j) : commencée en faible dose à augmenter suivant tolérance intestinale (diarrhée 1er symptôme d’intolérance) Elle bloque la mobilité de PNN, diminue le niveau des cytokines (moins de dégranulation des mastocytes) et la formation d’amyloïde. Traitement à vie (pas de danger chez femmes enceintes et enfants en bas âge). Pas de cyclosporine en même temps risque d’aplasie médullaire.
– Meloxicam ou autre AINS pour traiter les épisodes fébriles.
– Glace et bains froids lors des crises >41°C
– Traitement de l’infection (rares cas de vascularite neutrophile et/ou syndrome de choc toxique streptococcique avec desquamation très grave)
– T4 : au moindre signe d’hypothyroïdie
Suivi régulier à faire avec surveillance de la densité urinaire (<=1.02), protéinurie apparaissant tardivement. Sujets aux mastocytoses (mastocytomes cutanés).
Les AIS peuvent stopper la production de hyaluronane et donc diminuer le museau et les plis. Un peu en dose journalière faible peut traiter les mucinoses cutanées sévères.
Le dégonflement brutal du museau sans explication doit entrainer une consultation approfondie.
La prévention permet de remédier à l’excès d’acide hyaluronique (AH).
– nourriture d’excellente qualité avec très peu ou pas de céréales ratio omega 6/3 faible.
– Apport en omega 3
– Lécithine (7.5 à 15 g/j)
– Magnésium (stabilise l’AH en haut poids moléculaire), Vit B12 (souvent malabsorbé chez le Shar-Peï)
– Vit C (250 mg) comme antioxydant (même voie de biosynthèse)
– Vit D3 (50-475 UI/5 kg en fonction de l’alimentation fraîche ou des extras): régulateur des récepteurs Toll qui réagissent exagérément lors de maladie inflammatoire.
– Probiotiques (intestins riches en AH) pour empêcher les inflammations et les diarrhées
– Bains : au moins 1 fois/j en cas d’inflammation cutanée sinon 1 fois/15 jours. Nettoyage des canaux auriculaies au moins 1 fois par semaine.
– Aspirine : (20 à 40 mg /j) uniquemeent su pas de troubles intestinaux (ulcération facile).
Il existe un programme de recherche via le laboratoire ANTAGENE sur cette maladie et bien entendue je participe a ce programme afin de faire avancer les recherches